Ghosthound Gang.

Sjidloblugrepragru

Wuuuuuuuuhuuuuuuhuuuuuuhuuuuuhuuuuu

Sjfriojfrkpogrkd

Krrrrrrrrkkrrrrkrrrrrrr

Gjopezapsnnbvwdkpozerhmljl

iiiiiiiiiiiiiiiii

Musique !

un corps allongé sur un futon. Nuit noir sans lune. Lumière d’un lampadaire traversant la fenêtre. Des mains fébriles cherchant un enregistreur de poche.

Zzzzzzzzzz, tac !

Clunch.

Légère inspiration.

« Enregistrement du 24 mars.

Aujourd’hui, nous nous sommes bien amusés avec Masayuki et Michio. En passant sur le pont après l’école, Masayuki est presque tombé dans les pommes. Sa peur des hauteurs est encore trop forte, malgré les efforts qu’il a déployé pour la contrer. Je me demande bien ce qu’il c’est vraiment passé dans son ancienne école de Tokyo. Nous nous sommes rendus à une salle d’arcade, et Michio nous a encore littéralement écrasé. Il passe trop de temps sur ce genre de jeux, je trouve.

Makoto n’est pas venu à l’école aujourd’hui, et son portable ne répondait pas. Il est sûrement partit faire un tour dans le Kakuriyo, le monde des esprits. A moins qu’il ne se soit encore disputé avec sa grand-mère. Depuis la disparition de son père…

Nous devions aussi passer voir Miyako et son père, mais à la pensée des escaliers montant au temple, nous avons abandonné l’idée. J’aurais aimé lui demander pourquoi est ce qu’elle peut nous voir quand nous nous projetons.

Je me prépare à dormir, j’espère réver de ma soeur, ce soir. »

Tchak.

Oh mon dieu c’est Silent Hi… Ah non, Suiten.

Une série bien bigarrée que celle-ci. Normal, dans le fond, vu que c’est Shirow Masamune aux commandes, servit par le talent de Production I.G. qui plus est.

En parlant rapidement technique, il y a du bon et du moins bon. Le moins bon, c’est la plupart des plans éloignés. Les personnages sont dessinés à la bonne franquette, perdant des masses de détails pour n’être plus que de petits traits grossiers. Certains moments font aussi franchement peine, particulièrement sur le personnage d’Otori. A croire que les gros seins sont durs à dessiner de nos jours.
Mais dans le bon, attention les yeux. La série use et abuse de 3D dans tout les sens, que ce soit pour l’eau, le ciel, les passages aériens, les scènes d’actions intenses, et le résultat est formidable. Parfois un peu visible (notamment dans les derniers épisodes), mais généralement très bien faite. L’animation tient bien la distance, pas de perte notable du début à la fin. Le must restant bien évidemment les scènes de « trip », que ce soit celles dans le monde des esprits, ou certains passages impressionnants (l’épisode 20 est marquant à ce sujet, avec l’ellipse mémorielle de Tarou).

I’m watching you.

Du coté de l’histoire, le mix opéré est particulièrement intéressant. Partant sur des bases psychologiques qui captivent le spectateur curieux et amateur de sciences, déviant vers du délire ésotérique totalement assumé, barré en plein et jouissif à souhait, toujours avec un fil rouge relativement polar qui permet non seulement de tenir le public en haleine mais aussi de relier tout les évènements, on sent bien la « patte » Shirow tout du long. Ce qui est certainement le plus intéressant, c’est de voir ou vas l’histoire. A chaque épisode, les exclamations fusent sur les retournements de situation, l’évolution de la trame, des personnages. Malgré un côté clairement stéréotypé en entrée de repas, la surprise est quasi constante et permet à tout un chacun de faire ses propres déductions, rapidement ruinées en enchaînant la suite.

Etant donné que plusieurs genres se croisent, l’anime se permet de tous les traiter, dans un désordre apparent. En toute logique, des phrases comme « c’est embrouillé » ou « ça n’avance pas » pourrait être émises à peu prêt constamment. Mais en regardant l’anime progresser, on en vient à comprendre, peu à peu, tout les mystères. La trame chronologique est clair et net, il y a très peu de flashback et c’est tant mieux pour une fois. En rajoutant une galerie de personnages plutôt conséquente, sans vraiment en oublier et en cherchant à tous les faire changer via le contexte proposé, la lenteur s’explique facilement. Qui plus est, il n’y a pas vraiment besoin de notions incroyables en psychologie ou physique pour comprendre les termes employés (mis à par peut être pour les fins d’épisodes, qui résument tout sauf ce qu’il va se passer au prochain épisode), et ça c’est un plus indéniable.

Krr krr krr.

Mais le top, le must, le over the rainbow, la cerise sur le baba aux rhum qu’est Ghost Hound, c’est la musique et l’ambiance sonore. L’opening vu plus haut possède une classe indéniable qui met bien la patate, les intro de chaque épisodes ressemblent réellement à ce qui est en début d’article, et seul UNE phrase est compréhensible durant tout ces passages. Rajoutons que chaque intro à sa propre « musique », malgré le faite qu’elles ressemblent à un mix entre Juno Reactor et Olivier Messiaen.De longs moments sont dévolus à subir des « effets boogiepop » : des sons zarb, des grésillements impromptus. Les voix des personnages sont modifiés à volontés selon l’endroit ou ils se trouvent (voir, la situation). La recherche à ce niveau est clair et net, enrichissant le visionnage à un stade rarement atteint.

On pourrait facilement arguer que la fin est un peu trop happy end, que le message final sur les esprits fait un peu naze comparativement au reste de la série. Disons le clairement, la fin n’est pas l’intérêt de l’anime, loin de là. Comme le disait Stephen King à la fin de sa saga La Tour Sombre « l’intérêt n’est pas dans la fin [d'une histoire] mais dans le chemin parcouru. ». Et à ce niveau, le chemin de Ghost Hound est fabuleux.

PS : Petite mise à jour du soir. Une interview en anglais très sympathique de Mitsuhisa Ishikawa (le président de Production I.G.) qui parle de la production de Ghost Hound, de leur collaboration avec Shirow Masamune et du travail effectué par Chiaki J. Konaka.
Et pour la partie « musique et son », il est à noté que le directeur du son est Yota Tsuruoka, qui a notablement travaillé sur SE Lain et… Boogiepop Phantom !

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