Echappée solitaire.
« Article » concept, pensez en ce que vous voulez. Ouvrez la vidéo en fond musical, quand même.
Nigeru Mono – Hirasawa Susumu.
Le monde s’ouvrait autour de moi, au loin un bruit métallique battait un rythme
Telle une corde ferrugineuse balayée par le vent, prisonnière de son ancrage
Me rappelant ma propre condition. La voix d’abord faible me guidait,
M’octroyant le droit au rêve, l’envie de partir, avant de grimper soudainement.
La porte s’ouvrit devant moi, mixité des deux sphères célestes additionnées
Et mes pas prirent leur envol, sans control. Le vent soufflant soudainement
A mes oreilles, douce cacophonie dirigée vers un but lointain et inhumain
Alors que résonnait une exclamation, telle une explosion masculine
Loin derrière moi mais pourtant si proche de mes sens. Les nuages flottaient
Paresseusement autour de moi, le prisme de mon regard balayant le monde
Alors que mes tympans se mettaient au diapason de ce son métallique.
Les bourrasques faisaient tomber leurs notes de piano, en écho tourbillonnant
M’emportant toujours plus haut, ou plus bas, tel une montagne russe.
Ce doux liquide auditif de crécelle restant imperturbable au milieu des rires
D’enfants qui jaillirent autour de moi, construction imparfaites en devenir,
Morceau de futur qui vagissait dans un présent plus qu’incertain et inconnu,
Qui cherchaient à s’échapper de cet endroit étrange dans lequel je m’élançais.
Le sifflement du vent cachant un arpège reculé créé par l’Homme-machine,
Fusion de phonèmes et de gammes qui semblaient à leur place, ici et maintenant.
Une canne me portait, au milieu de copeaux de fleurs qui, tranquillement,
Vivaient une vie autre de la mienne. La résonnance d’un cantique fut tout à coup
Interrompue, lors qu’atteignant le sol presque tout c’était tu. Et les branches,
Furieuses et violentes, cherchaient à m’encercler, me retenir, me contenir.
Le son lourds des caisses, plaques tectoniques en mouvement, parangon de
La privation de liberté, battaient tambour, suivant le schéma d’auto-destruction
Maintes fois empruntée par tout les désireux d’espace tel que moi, encore et encore.
Le cycle semblait sans fin, mon sang affluant et refluant sous ma peau, me permettant
De poursuivre ce désir insensé qui m’était échu, tel un mauvais don céleste.
Ce piano, si vite oublié, refit surface, me portant à bras le corps, me tenant
Fermement face à l’assaut combiné de la Terre, du Bois et du Métal
Dans leur sarabande destructrice n’ayant comme unique cible que mon esprit.
De mon dos surgirent deux ailes, translucides et protectrices, me supportant
Plus loin que je ne l’aurais espéré, alors que tout espoir semblait perdu.
Tandis que l’affrontement était au sommet de son acte, ce chant de chœur revint
Taisant les insolentes inepties, apportant un regain d’énergie, de puissance
A mon cœur affaibli. Et, m’envolant une fois encore, je partis au loin vers
Une terre nouvelle et brillante, débarrassée des doutes, remplis de songes,
Rêvant d’un futur qui se construisait sous mes yeux ébahis par tel spectacle.
La parade s’acheva, et la voix s’affaiblit, me laissant maitre de mon destin.
Mais à quel prix ?
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