[Nyoël 2011] Un remake dans un remake dans un remake.

Bonjour à tous mes petits amis du Bixte en Ciel. Aujourd’hui, en ce jour de fayste et de joyeusetés, nous allons parler animation avec tout nos petits amis qui ont bien voulu se faire avoir dans (plus un et deux) ce projet (plus un et deux) très étrange. L’instigateur étant ici, je vous laisse le soin de lui jeter des tomates si vous vous sentez floué. Pour nous, étant donné la date, nous allons parler gaiement de destiné, de fraternité, d’amour, mais aussi de meurtres, de passion dévorante, de haine… Et tellement plus. En clair, nous allons parler de Basilisk.

Ils ont des yeux revolver, la la lalala.

Basilisk : Kôga Ninpô Chô donc, de son petit nom complet. Il s’agit d’une série librement adaptée d’un bouquin assez fameux, qui lui même est tiré d’un fait historique comme l’époque Sengoku (1467-1573) en a tant connu. Une bande de ninja reclus dans leurs vallée, les Iga, se font sauvagement attaquer par Oda Nobunaga, alors au sommet de sa folie. Tokugawa Ieyasu leur vient en aide, et de facto, ils passent sous sa protection. Ca c’est les faits historiques. Dans la série, nous partons en gros sur la même base, sauf qu’il y a les Kôga du titre en sus. Vivant dans une vallée voisine, eux aussi ninja, ils sont, fatalement me dira t’on, ennemis héréditaires. La série part donc rapidement sur l’attaque d’Oda, ici aidé par ses fourbes de Kôga, et la rupture de ce qui s’annonçait comme un moyen de rapprocher les deux clans : le mariage de leurs chefs respectifs. Manque de bol, tout cela va plutôt raviver les anciennes rivalités puissance 10. Avance rapide de quelques dizaines d’années, ou nous retrouvons nos deux clans de ninja dans une « paix » instaurée par Hattori Hanzo, homme de main de Tokugawa. Sauf que celui-ci décide d’un petit jeu pour régler ses problèmes de successions : chaque clan de ninja représentera un de ses fils, et après avoir choisis dix de leurs meilleurs guerriers, ils devront s’écharper joyeusement la figure. Le dernier homme debout décidant de la victoire.

Sans oublier, comble du destin, que les deux nouveaux chefs de chaque village, Gennosuke et Oboro que l’on voit au dessus, sont en train de marcher dans les pas de leurs ancêtres. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Les gentils Kôga.

Réalisée par Gonzo et diffusée en 2005, la série est techniquement très bonne. Des décors fins et détaillés, un chara-design travaillé, une animation qui se maintient tout du long et ne déçoit que rarement. Nous sommes en face d’une production solide, carré, sans faille et sans aspérités. Il s’agit peut être d’un des points regrettable d’ailleurs. Pas d’épisode fantasque ou fantastique poussant certains délires plus loin. Pas le temps, de toute façon. Dans les 24 que comprend la série, malgré un rythme que d’aucuns pourront trouver un peu mollasse par moments (contemplatif, diront nous), les actions s’enchainent sans temps mort. Et quand je dis action, je parle évidemment combat fumé de ninja japonais. Si vous avez déjà vu Ninja Scroll, il s’agit un peu du même tonneau. Pour les pauvres hères ignorants de tout, il se trouve que ce genre de série à une tendance certaine à l’exagération des « pouvoirs » de nos ninja adorés. D’aucuns ne seront alors choqués de voir tel personnage rentrer dans un mur et se déplacer ainsi, ou un autre se balader comme une araignée en crachant des sucs gluants. Et je ne parle évidemment pas de ceux qui pourraient attaquer avec leurs cheveux ou se changer en golem de sel.

Ceci dit, il faut bien se rentre compte que cela donne un coté très fun aux affrontements entre nos super-ninjas, en plus de proposer de temps en temps des délires graphiques sympas (Gennosuke notamment), les seuls de la série. Et puis nous sommes entre autre devant l’écran pour voir ses fameux combats.

L’autre raison qui pourrait vous pousser est évidemment l’accent fortement dramatique de la série. Elle commence mal et ne se finit pas vraiment mieux. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup n’hésitent pas à la comparer (et le livre dont elle est tiré, évidemment) comme le Roméo et Juliette nippon. Le cast se faisant sabrer à tour de bras, il est vrai que nous ne sommes pas trop gênés par les nombreuses morts, mais la destinée qui pèse sur nos deux héros est elle bien présente tout du long et se rappelle constamment à nos bons souhaits. Il s’agit du second point gênant de la série d’ailleurs. Au final, nous n’avons pas beaucoup le temps de nous attacher aux personnages, tant ceux ci ont une durée de vie plus que limitée. Cependant rassurez vous, il y a quand même suffisamment de matériel pour comprendre, parfois à rebours, les convictions et les sentiments de chacun dans des portraits simples mais efficaces.

Les méchants Iga.

Troisième et dernier point un peu regrettable de l’anime. Les Kôga sont gentils, les Iga méchants. Malgré quelques épisodes tardifs qui tentent de nous montrer le clan Iga et ses représentants sous des jours plus sympathiques, quasiment toute la série nous montre bien à quel point ils sont méchants, fourbes et lâches. Sans parler de leur chara-design bien plus « evil » que les Kôga. C’est assez regrettable dans le sens ou l’anime essaye à coté de nous faire passer le message du monde chargé de gris, et non pas en noir et blanc, au travers d’Oboro et Gennosuke, de toute l’Histoire des deux clans, du passif de pas mal de personnages. Une réussit en demi-teinte sur ce point précis qui, s’il ne gâche pas le visionnage, nous fait regretter certains choix (et pourra déplaire aux plus exigeants).

Ces petites considérations mises à part, la série est vraiment plaisante à suivre, comme je le disais plus haut techniquement irréprochable, et avec une réalisation efficace. La musique n’est pas spécialement marquante mais soutient bien le tout sans faillir un instant, les dialogues sonnent juste, le doublage aussi. L’intrigue ne se perds pas dans des tours et détours inutiles, et chaque point de scénario est consciencieusement clos au terme de l’aventure. Nous avons évidemment droit à un peu de fanservice que ne renierait pas notre ami Ialda, avec forces ninjettes aux poumons développés qui raviront les grands par leurs attaques très…spéciales.

Pour conclure, si vous ne saviez pas quoi prendre durant ses périodes de fêtes après avoir revu Ninja Scroll pour la quinzième fois, cette série est faite pour vous. Et pour les autres, pourquoi ne pas se laisser tenter par un Gonzo dans le haut du panier ?

4 Responses to “[Nyoël 2011] Un remake dans un remake dans un remake.”

  1. jonas dit :

    Les gens crachent sur Gonzo en oubliant que ce studio nous a quand même donné pas mal de bonnes choses dans la première moitié des 2000’s. J’avais bien aimé cet anime à l’époque et c’est toujours avec plaisir que je visionne un animes « historique » tant je suis friand du genre.

  2. Aer dit :

    C’est une des raisons qui m’a poussé à le proposer. J’adore toujours rire au nez des gens qui se moquent ouvertement de Gonzo en pointant quelques séries seulement.

  3. Gen' dit :

    Un truc que j’avais bien aimé dans la série, c’est justement qu’on ne pas prend parti pour un camp. Tu dis que les Kōga sont les gentils, mais difficile de faire rentrer Shogen dans cette catégorie, comme Yashamaru et Hotarubi sont deux tourtereaux on ne peut plus naïfs qui n’ont rien de foncièrement diabolique. Même en terme de charadesign, en revoyant le casting sur tes images je le trouve plutôt équilibré, y’a du pas beau et de l’attachant, mais ça commence à dater tout ça, peut-être qu’il faudrait que je me revoie la série un de ces quatre…